Funérailles d'Hiver

 

L'Histoire

 

   

Deux familles se préparent au jour le plus important de leur existence : le mariage de leurs enfants Velvetsia et Popotchenko.

La veille de la cérémonie, tous dorment, quand on cogne à la porte ! C’est le cousin Latshek Bobitshek qui vient annoncer la mort de sa mère... Mariage ou enterrement ? Enterrement ou mariage ? Ah ! Si seulement il n’y avait pas toujours des empêcheurs de fêter en rond qui, en plus, de jouer les rabat-joie ont le mauvais goût de mourir la veille du grand jour !

Famille et belle-famille restent sourdes aux appels du cousin pour ne pas avoir à remettre la célébration du mariage et tentent de trouver une solution pour éviter l’annulation. Et pour cela, il faut tout faire pour ne pas «être mis au courant » de la mort de la mère ! S’ensuit donc un certain nombre de tentatives d’escapades, de pérégrinations à travers le monde et au-delà du réel....

Une farce surréaliste, fantastique, burlesque et cruelle, en huit tableaux, d’une rare intensité dramatique. Peinture impitoyable d’une société humaine prête à toutes les bassesses pour atteindre un but qui n'est fait que de paraître et de bêtise.

 

L'Auteur

Hanokh Levin (1943-1999)

    Dramaturge et metteur en scène israélien, né dans la banlieue de Tel-Aviv, issu d’une famille profondément religieuse, descendante d’une lignée de rabbins hassidiques de Pologne, Levin reçoit une éducation stricte et conventionnelle. Il n’a que douze ans lorsque son père, modeste épicier, meurt. Pour aider sa famille, il est obligé d’abandonner ses études, suit les cours du soir et travaille comme coursier le jour…

Levin atteint l’âge adulte dans un Israël marqué par les clivages : entre natifs du pays et nouveaux immigrants, entre riches et pauvres, entre Séfarades et Ashkénazes, entre Juifs et Arabes… Certains de ces clivages s’aggravent après la guerre des six jours, époque à laquelle Levin fait ses débuts comme auteur dramatique. L’ambiance hors normes de Tel-Aviv, dans laquelle il a baigné enfant et adolescent, sera la base de son inspiration.

L'oeuvre dramatique de Levin se compose de 52 pièces. Une trentaine d’entre elles seront montées de son vivant. Ce sont de violentes satires politiques du début de sa carrière (les Cabarets Satiriques), des pièces centrées sur des individus, des familles, des amis ou des voisins qui sont représentatifs d’un microcosme de la société israélienne ( les Comédies Grinçantes) et des tragédies (basées sur des mythes anciens et des textes bibliques). Un fil conducteur impertinent relie chacune de ces formes théâtrales qu’il traite toujours de façon atypique, en fonction des thèmes et des personnages.

Levin reçoit de nombreuses récompenses en Israël et à l'étranger, ses pièces sont mises en scène dans de nombreux festivals autour du monde. Ses textes traitent de la tristesse de la vie et de la bassesse de l'humanité. Qu’il soit oppresseur ou opprimé, aucun personnage n'est épargné. Dans sa vision du monde, le bonheur est absurde. Pour lui, la nature humaine est exclusivement déterminée par ses besoins physiologiques, sans autre perspective. Quelle que soit la forme théâtrale, Hanokh Levin met crûment son public face à ce qu’il considère comme étant l'absurdité essentielle de l'existence humaine.

Lors de l’une de ses rares interviews, la question lui est posée : Pourquoi écrivez-vous pour le théâtre ? Réponse de Levin : « Mon avis est que le théâtre est plus séduisant. Plus interpellant parce que vous voyez les choses se passer devant vous. C’est plus palpitant. Je ne sais pas pourquoi… vous revoyez le monde mis en forme sur scène. Je ne peux pas dire que mon message y trouve une autre qualité. Ni s’il y est meilleur ou pire, mais en tous cas, pour moi, c’est plus motivant de travailler sur des textes qui seront produits sur scène ».

Levin dirigera lui-même 21 de ses pièces, souvent avec les mêmes comédiens, la même équipe technique. Avec eux, il inventera un langage théâtral qui ne ressemble à aucun autre. Ce langage est un feu d’artifice de mots et d’images scéniques, expression d’un grand amour du théâtre et de tous ceux qui y participent.