Les Inavouables

      Méfiez-vous des gens simples… quand ils osent  révéler l’inavouable. Comme si une lumière soudaine les obligeait à se découvrir, chacun nous avoue sa part d’ombre, son secret, ses rêves. Dérangeants, drôles ou pathétiques, tous ces personnages sont proches par leur authenticité, leur trouble, leur ambiguïté.

 

Laura, Gaétan, Sébastien, Elisabeth et les autres se préparent, ils vont bientôt entrer en scène...

 

Chacun va venir nous confier son secret dans une urgence de dire. C'est la première et peut-être l’unique fois qu’ils vont oser dire ce qu’ils avaient jusqu’à présent gardé en eux...

 

Ces personnes, nous les avons toutes croisées un jour ou l’autre dans la rue, au café, au supermarché, dans une salle d’attente. C’est notre voisin, un collègue de travail, un cousin, une amie. Ils nous ressemblent aussi parfois.

 

L’humour, la concision des situations créent une connivence avec les spectateurs, et les transforment en partenaires de jeu, en premiers confidents. Chacun peut ainsi reconnaître les faux semblants et les détours qui jalonnent notre quotidien. L’inavouable se  libère dans le rire, le sourire, l’émotion et révèle le trouble de la vie.

 

La mise en scène

 

                « Les Inavouables » …voilà un titre qui prête à la curiosité… au voyeurisme même… à l’intime en tous les cas…

Ce spectacle est né de notre désir de retrouver un théâtre où la parole de l’acteur est au centre. Pour cela il nous fallait trouver un texte d’aujourd’hui plein d’humanité. Les Inavouables s’est très rapidement imposé comme une évidence. Catherine Zambon est un de ces auteurs qui écrit pour les acteurs avec une langue d’une grande efficacité. Une langue qui traduit tout un univers et une réelle sensibilité sur le monde. Une écriture rapide, drôle, simple et droite, qui vient nous toucher au cœur…en passant par l’esprit.

Avec ses monologues sincères et cruels, naïfs et violents, Catherine Zambon nous fait rencontrer une succession de gens simples, touchants - dérangeants parfois et plein de contradictions - qui osent, dans le désordre de la vie, avouer l'inavouable. Ils ne demandaient que la parole du comédien pour prendre corps, nous leur avons donné.

                Dans notre précédent spectacle, nous avons abordé le travail de masques et nous voulions continuer à explorer ce côté onirique, non réaliste tout en retrouvant nos « vrais » visages... Travailler sur l'intimité de la parole des « Inavouables » sans délaisser notre univers coloré et décalé, voilà notre défi.

Parmi une vingtaine de monologues nous en avons choisi huit. Ces personnages ont tous une anomalie, un décalage, un petit quelque chose qui pourrait paraître monstrueux ou grotesque... Qui sont-ils ? Où sont-ils ? Pourquoi sont-ils là, rassemblés ? Pourquoi ce besoin « d’avouer » ? …

Un cabinet de curiosités, une foire aux monstres, un cirque et ses codes : Monsieur Loyal, piste centrale, lumières tamisées, numéros d’artistes… Et si, pour montrer leur caractère d'exception, ils devenaient des créatures de foire ? Et s’ils nous révélaient leurs (petits) secrets comme un numéro de haute voltige, savamment travaillé ?

Et si, ils étaient en pleine thérapie, rendez-vous réguliers avec un « accoucheur », afin de se délivrer ?

Et si, ils étaient un peu tout cela à la fois ? L'idée de « masques capillaires » s'est imposée, presque naturellement : à la fois cachant et révélant l'humain sous la créature...

 

           

                Nous avons cherché ensemble une scénographie... Des chaises en fond de plateau, l’acteur-personnage se prépare pour la confrontation, l’aveu. La "piste" au sol, attire et repousse à la fois... Une fois entré dans le cercle, impossible de reculer, il parle, se libère dans un rapport direct au public.

La lumière accompagne ce mouvement d’entrées et sorties de cette "piste de lumière". Les ampoules suspendues créent un clair-obscur qui souligne la solitude du personnage mais également le passage vers l'aveu, tandis que le plein feu de la "piste" le livre sans concession au regard du public, le positionnant telle une petite "bestiole" sous un microscope.

La musique du "dompteur/docteur" vient rythmer le spectacle, elle pousse un personnage vers la sortie tandis qu’elle accompagne le suivant... Elle permet aussi aux spectateurs d’entrer en contact avec eux autrement que par la parole, de façon sensible et sensuelle.

                En entrant en "piste", drôles ou touchants, les personnages se délivrent avec empressement des secrets que la vie nous réserve. L’humour, la concision des situations créent une connivence avec les spectateurs, et les transforment en partenaires de jeu, en premiers confidents. Chacun peut ainsi reconnaître les faux semblants et les détours qui jalonnent notre quotidien.

L’inavouable se libère dans le rire, le sourire, l’émotion et révèle le dire troublé de la vie.